Ma toute première fois en spéléo !

Peyreleau08ot Millau Grands Causses A. Humbert

Etape 1 : Spectaculaires Gorges de la Jonte

C’est le grand jour ! Enfin… façon de parler : on va à priori surtout être dans le noir. On n’est pas super fiers en arrivant au RDV, au village de Peyreleau/ Le ROZIER. Mais le moniteur a le sens de l’humour et inspire rapidement confiance. On part à 6 dans son camion (un couple et leurs 2 enfants sont avec nous) direction les Gorges de la Jonte, qui marque la frontière entre l’Aveyron et la Lozère. Le trajet est déjà une aventure ! Le paysage est juste… Waouhhhh !
Des falaises incroyables et la rivière tout en bas. 20 minutes plus tard, on est garés au cœur des gorges.
Allez ! Pas de temps à perdre nous dit Eric, le moniteur ! Il fait chaud, on va aller se mettre au frais dans la grotte ! Youpi !

Bon, il à un peu oublié de dire (rire !) qu’avant, il y a une petite marche d’approche de 15 minutes légèrement montante…

Etape 2 : Un équipement d’aventuriers

L’entrée de la grotte est belle ! L’image même que je me faisais d’une grotte : une grande entrée à flanc de falaise et… tout noir à l’intérieur. On sent déjà l’air frais qui en sort. Ça promet ! En face, de l’autre coté des gorges, on a une vue superbe sur le Causse noir. Ça, c’est le programme rando de demain.

On a eu chaud dans la grimpette, mais Eric nous demande d’en remettre une couche ! On ne rentre pas dans une grotte, même « facile » en short et tee-shirt. Donc, c’est combinaison intégrale (rouge ou bleu, pas le choix !) de bonnes chaussures pour ne pas glisser ( !) et un casque, avec accroché dessus une lampe frontale dont je sais déjà qu’il va être mon meilleur ami pendant les heures à venir.

Petite photo avant de rentrer pour immortaliser notre look underground super sexy ! et on y va.

Etape 3 : Entre sport & science

C’est parti ! Quelques mètres et on change de monde. Très vite, on est dans une première salle où il fait 12 degrés ! Le bonheur !

Au calme et au frais, on allume nos lampes. Eric prend le temps de nous expliquer l’histoire de cette grotte. Il est intarissable sur la géologie, la formation des cavités et sur les premiers hommes venus ici il y a quelques millénaires.

Séquence émotions quand il nous montre un petit endroit bien caché où on voit encore quelques ossements humains de l’âge du bronze. Incroyable ! Bien plus qu’un moniteur, c’est un puits de science !
On sent qu’il l’aime « sa » grotte ! (il y a fait pas mal de recherche avec son club pour trouver une suite possible)

Etape 4 : Trop tard pour reculer

Elle est belle cette première salle et il nous annonce ravi que d’autres salles sont encore à explorer! Avec ma chérie, on est regonflés à bloc ! Et au moment même où nos regards se croisent façon « tu vois, ça a pas l’air si difficile que ça ! » j’entends Eric annoncer qu’il va juste falloir descendre un petit puits, passer une étroiture et ramper environ 50 mètres, la salle est au bout… Il a le sens de l’humour notre guide, il doit plaisanter !

Etape 5 : Dépasser ses limites en famille

Eric ne plaisantait pas…
Mais, passé la première appréhension et grâce à ses mots bienveillants, on a vaincu cette redoutable étroiture ! Il faut dire que devant nous, un pti gars et sa sœur de 8 et 11 ans sont passés avec une telle facilité qu’il aurait été impossible de renoncer.

On a notre fierté quand même ! Je vous passe les détails sur une reptation dans une sorte de boyau tordu où l’on renonce définitivement à rester propre… Avec en prime, un fou rire nerveux et mémorable.

Etape 6 & 7 : l’esprit d’équipe au rendez-vous

Quand soudain… C’est là ! Tout fier Eric nous montre un petit trou noir dans lequel il faut s’engager les pieds en premier. Petit moment d’angoisse pour moi… Grand moment de solitude pour d’autres, dont les pieds ne parviennent pas à toucher le sol… Mais la spéléo, nous dit Eric, est une activité collective, où la solidarité est essentielle : Alors, les plus grands aident les plus petits.

Etape 7 Surprises & émotions

Une salle, deux fois plus grande que la première. Partout, des concrétions, stalactites, stalagmites, colonnes et autres bizarreries dont j’ai oublié les noms. C’est vraiment un autre monde ! Pour une première, c’est une première ! Ne riez pas, mais sous le coup de l’émotion et devant un spectacle si inhabituel, ma chérie a même versé une petite larme.

Etape 8 : Sérénité & plaisirs du palais

On descend encore. Le groupe est totalement décontracté, plus de peur ni d’angoisse. A croire que l’on s’est habitué à vivre sous terre. C’est vrai qu’il y a un coté apaisant, dans le silence, au cœur de la roche, on oublie tout. La peur du noir n’existe pas vraiment, car on a des lampes leds super puissantes et on voit comme en plein jour. Sauf quand Eric nous demande de toutes les éteindre… là on réalise où on est. Silence total, juste le « ploc , ploc » réguliers des gouttes d’eau qui tombent du plafond.

Autre surprise, Eric nous propose un petit jeu gastronomique : On reste dans le noir mais on va « manger des trucs d’ici vachement bons » nous dit-il ! Pas si facile dans le noir, mais fou rire garanti ! La fouace au beurre de brebis, sortie de son sac, dégustée au fin fond d’une grotte en aveugle restera un super souvenir !

Etape 09 : La délivrance & le retour vers la lumière

Etonnant comme la remontée m’a paru facile et rapide. On a moins peur de glisser, on connaît les passages, on ne craint pas de rester coincé puisqu’on est déjà passé dans un sens. En 30 minutes à peine on retrouve la lumière du jour, alors qu’il nous a fallu presque 2 heures pour arriver en bas.

On a vraiment de drôle de têtes avec nos casques et le maquillage que les deux gamins nous ont fait à base de boue (sur les conseils judicieux du moniteur)

Le temps de boire un bon coup (on n’avait pas pris de bouteilles sous terre pour rester légers) et on attaque la descente vers la voiture. Avant de rentrer au camping près de Millau, on s’est accordé une pause baignade dans le Tarn, sur une petite plage de galets vraiment belle. Mieux qu’une douche ! Et même si c’était une grotte considérée comme facile pour des spéléos, je peux vous dire que nous, le soir, on a bien dormi !

En conclusion :

Une expérience très enrichissante, un moniteur sympa, passionné et bienveillant et de l’entraide dans le groupe. Voilà ce que j’ai pu retenir de cette aventure souterraine vraiment originale.

Le saviez-vous ?

Les Grands Causses sont considérés comme le berceau de la spéléologie dans le monde.

Sous l’impulsion du tout premier d’entre-eux (Edouard Alfred Martel) l’activité est née ici, dès la fin du 1çème siécle. Plus tard la fédération française sera crée à Millau en 1963 et aujourd’hui encore le dynamise des spéléologues locaux est reconnu et permet chaque année de belles découvertes.

Quoi de mieux pour sa toute première fois dans le monde souterrain que de mettre ses pas dans les traces des pionniers…

Ou et comment pratiquer : N’oubliez pas que la spéléo est une activité à risque. Il serait totalement irresponsable de s’aventurer seul, sans matériel ni personne expérimentée à vos cotés.

Toute l’année : certaines grottes sont dangereuses en cas de météo pluvieuse, mais d’autres ne présente aucun risque. Un professionnel expérimenté ssaura vous dire si l’activité est possible et vous conseiller dans vos choix.

Difficultés : de la petite grotte horizontale « facile » adaptée à toute la famille, mpeme aux plus petits, aux gouffres plus imposants nécéssitant l’utilisationd es cordes, les professionnels, vous proposant toutes sortes de sorties. Le plus difficile, c’est d’oser !

Pour une pratique régulière, à l’année en devenant soi même spéléologue : prendre contact avec la FFS ou le CDS qui vous mettra en contact avec un club local.