La Pouncho d'Agast : le défi

En arrivant nous assistons au finish d’un combo exceptionnel de trail & fly, parapente sur le dos, les concurrents ont enchainé 4 montées trail par le célèbre Chrono Pouncho en redescendant à chaque fois, le plus vite possible par les airs !

Sur la ligne, une cinquantaine de coureurs, j’entends quelques mots en anglais juste derrière moi : « this climb is not so easy, you stay behind the first for the first 6 kilometers and then you pass in front to win ! ». Bon là… y’a du niveau, un étranger qui vient jouer la gagne à Millau, jour de 14 juillet, mouais…

Le départ est lancé, je me mets très vite dans ma course, à mon rythme. Pour cette première ascension, la Pouncho est plutôt bienveillante et me protège encore des rayons de soleil. A cette heure, ils illuminent le Viaduc de Millau et se reflètent sur la ville.

Aucune idée du temps, c’est ma première montée par la route, habituellement je me dis plutôt : « mais pourquoi ces gars montent par la route, on a des chemins ! ». La bonne nouvelle c’est que finalement je prends du plaisir.

Lacet après lacet, je m’élève au-dessus de la Cité du Gant avec une somptueuse vue sur la ville, la station et le début de la vallée du Tarn.

Petit ravitaillement sympa à l’arrivée, au sommet, à proximité des aires d’envol de parapentes et deltaplanes et de la mythique antenne, avant de redescendre pour la deuxième épreuve (en voiture, merci aux accompagnants !)

Juste le temps de se rafraîchir dans les eaux fraiches de la Dourbie, aux pieds de la Pouncho, et voici l’heure du contre-la-montre vélo sur route….

Autour de la ligne on parle pignon, dérailleur, carbone, jantes, cassette, potence, cadre ou encore douille de direction… je me demande si je suis bien au bon endroit !

En buvant les paroles de ces spécialistes, je me rends compte que j’ai oublié un détail indispensable : le casque ! Vite, par chance, des prestataires d’activités ont leurs bases juste à côté de la ligne de départ et je m’en fais prêter un tout naturellement. Occitalité !

Au milieu des flambants vélos de course en carbone, je me faufile avec mon petit VTT vers la ligne de départ, tout en cherchant une pompe pour affiner mon gonflage.

J’aperçois dans les coureurs Maël Alric, un coureur local, récemment couronné d’un titre de champion de France 2022 en duathlon longue distance (vélo + course).

Après un petit tour d’horizon des vélos en présence, seul 3 VTT seront au départ. Même pas peur !

Allez c’est parti, j’essaie d’emmener un gros braquet dès le début, mais dès les premiers mètres je sens que l’expérience va être longue et compliquée. J’ai la sensation d’appuyer fort, très fort sur les pédales et de ne pas avancer…

Les puncheurs et les grimpeurs commencent à me doubler les uns après les autres à des allures hallucinantes. On me prend même en photo au bord de la route, peut-être pour prouver simplement qu’on peut aussi le faire en VTT ! Sur la route, j’essaye de suivre les ombres des escadrilles de vautours fauves intrigués par ces drôles d’humains qui se dandinent sur leur monture !

Arrivé en haut, c’est la délivrance, j’ai chaud, très chaud et je me rends compte que j’ai mis plus de temps qu’en course à pied sur la même distance (7,6 km pour 480 de D+) ! Pour moi c’est impossible, je me dis déjà qu’une revanche sera à prendre l’an prochain…

Après un bon ravito, de beaux échanges et sourires avec les bénévoles de l’organisation qui nous encouragent sans cesse et bien sûr après avoir « refait » la course entre coureurs, je redescends en roue libre mais le plus vite possible tout de même, pour me rafraichir une nouvelle fois dans les eaux claires de la Dourbie.