Roquesaltes, sur les traces des bergers & de leurs animaux
Nos sorties canoë
Un bijou de ferme
Depuis Saint-André de Vezines, sur le Causse Noir, on accède au chaos rocheux de Roquesaltes par une piste carrossable puis quelques centaines de mètres à faire à pieds.
Sauvée de l’abandon, la ferme de Roquesaltes témoigne de l’ingéniosité des bâtisseurs caussenards : chenaux en bois recueillant les eaux de pluie et alimentant des citernes creusées dans la roche, voûtes de pierres du sous-sol aux combles (et oui, il n’y a pas de bois de construction sur le Causse), toits de lauzes majestueux (500kg/m² !), bergerie au rez-de-chaussée (jasse), balcon couvert en guise d’entrée (balet), cour dallée, etc… Cette ferme est un bijoux d’architecture.
Au plus fort de son activité, une douzaine d’habitants occupaient la ferme.
Sous le gros noyer, quelques tables de pique-nique invitent à prendre le temps d’observer chaque pierre, l’harmonie de ce bâti, et imaginer la vie d’antan…
Le saviez-vous ?
Depuis 2011, les Causses & Cévennes sont inscrits au
Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO au titre de leurs paysages culturels de l’agropastoralisme.
Depuis 2018, le Parc Naturel des Cévennes obtient le prestigieux label de
Réserve Internationale de Ciel Etoilé, la 2ème en France et la plus vaste d’Europe !
Seconde vie
En 1920, il y avait encore près de 80 brebis sur Roquesaltes avec 1 chèvre et un chien appelé Lapin ! On cultivait aussi l’orge, le millet, le blé noir… En 1937, le dernier habitant quitte les lieux mais l’âme agropastorale de Roquesaltes est toujours bien présente.
Depuis 2020, des troupeaux de brebis occupent à nouveau le site de Roquesaltes et le sourire se lit sur bon nombre d’habitants des gorges et des causses.
2 modes de pastoralisme se côtoient : certains troupeaux viennent paitre depuis leur ferme voisine (agropastoralisme : élevage + production foin et céréales) ; d’autres sont en itinérance et cheminent au gré de la richesse des parcours en herbe et arbustes.
Le saviez-vous ?
Mais, y’a pas d’brebis ici ?! Les brebis sont comme les humains : quand elles ont chaud, elles se mettent à l’ombre et font la sieste. Ne vous attendez donc pas à voir des brebis sur les vastes étendues des causses sous le soleil estival. Il faudra vous lever tôt ou retarder l’apéro du soir pour les voir pointer le bout de leur nez dans les parcours.
UNE FORÊT MAGIQUE DE PIERRES
Si de loin, en arrivant par la piste, Roquesaltes offre une vision de rochers dantesques, de forteresse monolithique, il en est tout autre une fois au pieds de ces géants de pierres. Si seulement ils pouvaient nous raconter leur(s) histoire(s) !
Quel paysage magnifique et dépaysant, pour ne pas dire déconcertant. Observer la lumière du soleil teinter la roche, jouer d’ombres et de lumière avec elle est un spectacle !
Le Sentier du P’tit Berger permet d’explorer, en s’amusant, ces blocs rocheux sculptés par la nature et la vie qui les entoure.
Mini défis 100% nature à tester en famille. Un beau moment de partage, simple, ludique sur un parcours de 800m environ sans difficulté physique.
Ces aménagements ont été réalisés avec le concours du département de l’Aveyron dans le cadre de sa politique des Espaces Naturels Sensibles.
Ca vaut le détour
Vous pouvez poursuivre votre exploration pédestre jusqu’au Corniches du Rajol pour apprécier les panoramas à couper le souffle sur les Gorges de la Dourbie. Vous emprunterez le Sentier botanique de Montméjean de quoi être incollable sur l’environnement naturel de Roquesaltes, du causse et des gorges.
Chien en vacances vs chien au travail
Votre chien, tenu en laisse, est le bienvenu dans l’aventure et peut évidemment fureter à sa manière cette drôle de forêt !
Se blottir contre vous dans une petite baume bâtie, sauter sur les rochers, franchir des tunnels de pierres, observer le panorama la truffe au vent… Ouafement bien tout ça !
Par contre, toutou, tout comme vous, êtes sur des parcours à brebis. Les chiens de troupeaux sur place – border-collie ou patou – travaillent, protègent les troupeaux, dissuadent les « intrus » insistants, bipèdes ou quadrupèdes…
Rester sur le chemin, observer à distance le troupeau, attendre d’être invité à s’approcher pour le faire, éviter de crier/aboyer, ramasser ses déchets et les déjections… des gestes simples et la cohabitation vacanciers – travailleurs sera d’autant plus belle.
« Entre le berger et son chien, il n’y a qu’une différence d’humanité, que sauterait une puce. »
Rencontre avec un berger
Marianne fait partie des éleveuses – bergères qui mène ses troupeaux sur Roquesaltes, comme son père quelques décennies plus tôt. Coïncidence, elle aussi a une chèvre au milieu des brebis. Mélisse, la border-collie, veille sur le troupeau et écoute à l’oreille et à l’œil les consignes de Marianne.
L’été, Marianne intervient en point d’orgue de balades agropastorales accompagnées à Roquesaltes et parle avec passion de son métier, de son histoire avec Roquesaltes, des brebis, des chiens de troupeaux, des vautours (Marianne est d’ailleurs la marraine d’un gypaète récemment relâché dans les Gorges de la Dourbie)…
Une rencontre captivante et attachante qui se poursuit, comme toujours en Aveyron, par une petite dégustation de produits 100% locaux, dans un lieu magique.