Cité De Pierres Vue Chaos De Montpellier Le Vieux 02 ©millau Grands Causses A. HumbertCité De Pierres Vue Chaos De Montpellier Le Vieux 02 ©millau Grands Causses A. Humbert
©Cité De Pierres Vue Chaos De Montpellier Le Vieux 02 ©millau Grands Causses A. Humbert|A. Humbert

La Cité de Pierres, cité d’exception

Un site riche d’histoire, mis en lumière par Édouard Aflred Martel

« Le Causse Noir est le plus riche de ces amas de rocs ruiniformes : Montpellier-le-Vieux, leur capitale, compte parmi les plus remarquables du monde. »
Edouard Alfred Martel

Martel et les découvertes

Cette citation d’Édouard Alfred Martel plante le décor : la Cité de Pierres, c’est un lieu exceptionnel et hors du temps. Un bout de nature préservé et sauvage en Sud-Aveyron, là où l’environnement est roi. Au pays des Grands Causses, Édouard Alfred Martel n’a pas seulement découvert les plus belles cavités souterraines du territoire. L’explorateur est aussi le premier à avoir mis en lumière le chaos rocheux de Montpellier-le-Vieux, désormais dénommé la Cité de Pierres.

Un explorateur dans la cité

Remontons en 1884. Édouard Alfred Martel a 25 ans. Déjà connu pour ses découvertes dans les Gorges du Tarn, il est invité pendant quatre jours par M. de Barbeyrac (propriétaire sur le Causse Noir) et M. de Malafosse (président de la Société Géographique de Toulouse) à découvrir la Cité de Pierres. Il faut dire que depuis la fin du Moyen Âge, le chaos rocheux est tombé progressivement dans l’oubli, rendant son accès difficile.

L’Acropole des Cévennes

Vers 1854, un officier du service géologique de l’armée aurait passé une dizaine de jours sur le site. Pas de quoi dénaturer les lieux. Du 11 au 14 septembre 1884, Martel va donc sillonner la cité de Pierres dans tous les sens. L’explorateur va tomber sous le charme de celle qu’il appellera la « nouvelle Pompéi » ou encore « l’Acropole des Cévennes ». En septembre 1885, il passe à nouveau 11 jours sur le site et réalise la première carte au 10000e de la Cité de Pierres.

Les premières excursions

Conférences et publications vont participer à la renommée de Montpellier-le-Vieux mais aussi à favoriser son accessibilité. En 1886, les membres du Club Alpin Français décidèrent d’apporter leur aide pour la réalisation des premiers sentiers d’accès et de découverte au site naturel. Les premiers guides vont pouvoir alors proposer la visite de la Cité de Pierres. A cette époque, les excursions démarraient depuis le village de La Roque-Sainte-Marguerite, à dos de mule. Pour réaliser le parcours entier (ascension depuis les Gorges de la Dourbie sur le Causse Noir puis retour) il fallait alors compter une journée complète.

Une célébrité croissante

La route du Riou Sec, qui relie La Roque-Sainte-Marguerite à Peyreleau, a été construite en 1902, avec l’aide du Touring Club de France. Il faudra attendre 1938 pour que la Société de l’Aven Armand (autre curiosité du territoire située sur le causse Méjean) ouvre une route pour accéder à Montpellier-le-Vieux depuis le hameau du Maubert. C’est à ce moment-là que le tourisme se développe réellement sur le site. Aujourd’hui, Montpellier-le-Vieux est reconnu comme un des plus grands chaos rocheux d’Europe.

Sur grand écran

Les ruiniformes du causse, qui ont tout d’un décor de cinéma, se sont également illustrés dans le domaine du septième art. Gérard Oury a tourné sur place la scène culte « Ben dîtes donc » du film La grande vadrouille, avec les acteurs Bourvil et De Funès en 1965. C’est la porte de Mycènes qui est mise en avant dans ce passage du film, porte qui sera aussi le point de départ de certains parcours à l’occasion du Trail de la Cité de Pierres notamment le parcours enfants.

Terre de légende

La Cité de Pierres regorge d’ailleurs d’histoires et de légendes. Comme celle qui veut que trois fées venues des garrigues du sud tentent d’échapper à Mourghi, un mauvais génie. Amy, Amyne et Benjamine édifièrent une citadelle parcourue de remparts, palais, ponts et places, sans oublier de planter arbres, herbes et fleurs. Un univers si complexe que Mourghi s’y perdit et renonça à sa traque. Les fées purent vivre alors une longue période de paix, avant de céder à la nostalgie et de repartir près de la mer et du soleil. La cité s’endormit alors dans le silence mais garde le souvenir de ces trois drôles d’habitantes. Comme cette atmosphère étrange, qui réveille la part d’explorateur qui sommeille en chacun de nous. Le rêve est toujours présent à Montpellier-le-Vieux.
Spéléo grands causses

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