Jusqu’au milieu du XIXe siècle le Pérail était un fromage familial dont la recette se transmettait de génération en génération, et celui-ci a bien failli disparaître. Au début, les paysans élevaient les brebis pour fabriquer le Roquefort, mais conservaient un peu de lait en fin de lactation pour le Pérail. C’est donc à la fermeture saisonnière des laiteries de Roquefort que la fabrication du Pérail est la plus importante. Il était alors auto consommé sur les fermes et une partie était vendue sur les marchés de Millau.
Ce n’est que dans les années 70, pendant la lutte contre l’extension du camp militaire sur le plateau du Larzac, que le Pérail a gagné en notoriété. L’engouement autour de la défense de ce plateau a conduit à l’installation de fermes, productrices entre autre de ce fromage. La fin de cette lutte contre l’extension du camp militaire provoque le renouveau du Pérail, le retour aux traditions et la découverte pour certains.
Jean-Luc et Julien Bernard, éleveurs et fromagers à la ferme des Truels, ont été les premiers à faire du Pérail leur principale production et à en vivre dans les années 1980.
Se fait sentir la nécessite de protéger le Pérail, mais aussi son histoire, son terroir ainsi que les hommes et les femmes qui se cachent derrière. C’est en 1994 que l’association de défense et de promotion du Pérail sera créée. Elle enclenchera une procédure de reconnaissance en AOP, qui durera 25 ans. Une reconnaissance qui sera refusée en 2019.
Cependant la volonté, de protéger l’histoire du Pérail et les savoir-faire ancestraux, est restée une priorité pour les producteurs de lait et les fabricants de fromage. Ils ont alors poursuivi leur démarche collective en déposant une demande de reconnaissance en IGP.
Il faudra attendre octobre 2022 pour que l’INAO, organisme de délivrance des labels, identifie le Pérail grâce à l’Indication Géographique Protégée, IGP ! Le Pérail devient donc la 1ère IGP au lait de brebis. Ce label européen identifie un produit agricole dont la qualité, la réputation sont liées à son origine géographique. Désormais, pour qu’un Pérail soit reconnu, il doit être fabriqué dans son territoire d’origine, tel qu’il est défini dans la cahier des charges de l’IGP.
Pour toute information sur la démarche IGP, l’Association Pérail met à votre disposition le cahier des charges et le plan de contrôle sur le site : www.perail.fr